[archives] Des prisonniers impériaux - décembre 1461 - février 1462

Il y a trois semaines, j'ai proposé ce texte sans qu'il ne suscite de réaction. Cette affaire n'a que trop duré. Nous avons tous déjà débattu et exposé nos points de vue. Je le soumets une nouvelle fois à la clairvoyance des conseillers, et cette fois au vote solennel. Ce vendredi, le vote sera clos, les combattants seront définitivement libérés de toute menace ou exécutés.

Citation :

Le Consistoire des bourgeois de Genève constate avec force amertume que malgré les avertissements qui lui ont été adressés, le tribunal d'Augsbourg a jugé bon de mettre à mort trois soldats genevois interceptés dans le cadre de la guerre de l'Empire des Romains contre la République de Genève, et cela après qu'ils aient de surcroît été mis à terre par une armée, et subi plusieurs procès. Sans doute que si la cour d'Augsbourg avait pu les ramener à la vie pour les exécuter une nouvelle fois, elle l'aurait fait.

Après que les Genevois aient pleuré les leurs et constaté combien étaient reculées les terres noires alémaniques, et d'un autre âge leurs pratiques obscures, le temps est venu pour eux d'agir. Pour prévenir ce genre d'actes barbares et dans l'espoir de ramener à la raison la cour d'Augsbourg, la République avait ordonné des mesures de rétorsion à l'égard de plusieurs soldats notables au service de l'Empire des Romains tombés lors de la bataille de Genève.

Dans un esprit de justice et d'équilibre plus que de vengeance, afin que ce genre d'acte irréfléchi ne reste pas sans conséquence, pour que les fous qui tiennent le billot ici et là soient mieux raisonnés par les leurs, et pour que le monde connu sache que la République de Genève n 'a qu'une parole,

Nous bourgeois de Genève réunis devant le jugement du Très Haut en ce dixième de janvier de la remarquable année de grâce et de salvation quatorze et cent soixante et un de l'ère du renouveau et de la réformation de la très vraie et très juste foi aristotélicienne.

Décidons l'exécution sur le champ des personnes suivantes:

Enzo, Hadrien.marcus, et Hobb.

Que le Très Haut veille sur leurs âmes.

Pour.

Ces trois hommes sont désormais par monts et par vaux. Je propose de leur laisser le choix de leur exécution : Le bon pal de chez nous si affinité, mais il faut qu'ils nous reviennent à Genève ; Le billot sec de chez eux, mais il faut qu'ils nous reviennent aussi, la ciguë par pigeon sinon.

Pour.

Izaac, il me semble que nous avons assez tergiversé, par poupée vaudou par foudroiement sur place, la question est de savoir si le Consistoire se décide ou non pour leur exécution.

J'ai toujours considéré que bouffer 255 carottes, ça ne faisait de mal à personne et c'était pas la mort. Mais la forme de l'exécution importe. Un simple pal envoyé d'ici jusqu'à Dijon ou je ne sais où pour faire rosir le séant de monsieur Hadrien ou monsieur Enzo, c'est comme lancer des nains en Ecosse, c'est ridicule. Il ne veut rien entendre et n'entend pas venir goûter au délice genevois ? Qu'on lui fasse savoir alors que Genève n'oublie pas et que le pigeon ait le bout des plumes enduit de ciguë. On ne rigole pas avec Genève, par les saints petits couillons du pape Innocent.

La solution du pigeon mariné à la cigüe est élégante...

Citation :

Pour la solution ...

Germaine a le don avec les solutions ... on a failli tous crever avec ses dernières tisanes.
Met avis qu'il suffit de lui demander de faire une beauté au pigeon, ça pourrait être radical.

Muse.

tente de cacher ce qu'elle écrit, comme la fayotte du premier rang à l'école primaire, puis lâche le pigeon, souriant de toutes ses dents.

Citation :

ben voyons ... vrai que les dauphinois volent pas haut, je sais de quoi je parle, je suis née là bas ... mais quand même ! j'ai reconnu les symptômes !
en plus, elle a encore trouvé le moyen de reculer notre duel ! c'est dire si c'est pas un signe ça !

continuant de passer par pigeon via l'avoyerie de Genève, parce que c'est quand même plus rapide de s'engueuler à Macon en passant par Genf, qu'a Macon de visu quand on est l'une à côté de l'autre pour écrire des missives ...

Citation :

Ouai c'est ça !
Ma mère, chui pas prête de la pleurer, si je me suis barrée de chez mes parents, c'est pas pour les pleurer ensuite !
Et tant que tu fuieras ce duel, tu resteras une bisounours !
J'te rappelle que moi j'étais prête à y aller, et qu'au dernier moment t'as retenu le canasson ! t'as eu peur qu'il te bouffe hein ? avoues !

Citation :

t'as qu'à apprendre à bouillir de l'eau ...

La proposition de notre avoyer est cohérente, elle a sa logique interne : Augsburg a condamné, nous condamnons.
Néanmoins il me semble que cette affaire relève du dialogue de sourd. Je n'ai aucun élément indiquant que les autorités d'Augsburg aient lu et compris nos messages. Ni qu'ils y aient réfléchi et aient pris une quelconque décision à leur sujet, dans quelque sens que ce soit.

Dès lors, je pense qu'une condamnation des prisonniers impériaux par Genève serait vue comme un acte unilatéral et belliqueux, par tous ceux qui ignorent le contexte ainsi que ceux qui choisiront de l'ignorer.

Je propose donc plutôt que Genève fasse preuve de magnanimité et d'humanisme, et amnistiant les prisonniers. Le Phare de l'Aristotélité verra son aura grandir encore un peu plus

J'ai quand même écrit deux fois au conseil sortant, et une fois au conseil entrant d'Augsburg, dans les trois cas le même courrier, dans les trois cas au comte(sse) et au porte-parole...

Je ne crois pas que mon blabla était incompréhensible. Si nous n'avons pas été lus, c'est une question de mauvaise volonté.

L'empereur a aussi été averti ; son secrétaire a pris la peine de nous répondre, la menace affleurant sous la bave enragée au coin de ses lèvres. C'est visible quelque part à l'entrée.

Si c'est toi qui as écrit, toi qui maîtrise leur langue , ce devait être compréhensible en effet. Mauvaise volonté peut-être, il n'y a pas plus sourd que ceux qui ne veulent entendre, mais qui dans l'Aristotélité a vraiment connaissance et souvenir de ces courriers ?

Les actes positifs et magnanimes rapportent toujours plus que les condamnations à mort par contumace de prisonniers de guerre.

Depuis Arles

Citation :

Etant l'un des 3 à avoir été condamné par la juridiction d'Ausgburg, je ne peux que vous soutenir dans vos choix au sujet des otages.

Que Déos vous protège
Waldemar

Mademoiselle Notwen,... Not, si je puis me permettre de t'appeler ainsi, là, maintenant, devant les autres.. Voyons, n'Est-ce pas faire preuve d'un immense égoïsme que de gracier ces trois tristes sires de Ludwig ? Ne doit-on pas prendre plutôt en très haute considération les maigres marchés des hameaux où ils se sont réfugiés ? Leurs maires nous béniront de relancer ainsi la filière légumineuse. 255 légumes, à raison de trois routiers, à 9-10 écus pièce, (le légume, pas le routier), n'est-ce pas là l'essentiel Ici-bas ? Soyons humaniste ! Pensons aux pauvres hères qui grattent un sol avare en Bourgogne ou je ne sais quelle terre en état de sous développement endémique où se sont réfugiés messieurs Hadrien Marcus et Enzo. Et monsieur Hobb qui traine à Genève sa cotte d'un autre âge, comme une âme en peine, seul, hagard, la mine à faire fuir un soleurois ? En dévorant avidement nos bons légumes genevois, il va enfin pouvoir participer à la prospérité de notre cité, comme il le désire tant ! Avec nous ! Ensemble ! Enfin une bonne et belle œuvre accomplie dans la Concorde, frères et sœurs aristotéliciens de toutes chapelles, réunis ! Enfin ?

Au nom de cette Concorde qui vous est si chère, et le Seigneur sait que vous vénérez, ma Not, ce qui est cher, Je vous prie, je vous implore, que dis-je, de réviser votre avis. La ciguë, la doloire, le pal, peu importe au final et au regard des 765 légumes dévorés.
7650 écus au bas mots... 7695 si ma Mie, vous tirez un peu le légume vers le haut et que monsieur Hobb nous reste...

Amen.

Pardon, cher Izaac  ?
7650 éc... euh... faire preuve d'humanisme, dites-vous ?
Oui, sept mille s... euh... l'humanisme est une valeur essentielle, je vous rejoins.
Pour le bien des march... euh... des maraîchers, oui... c'est sûr, c'est un argument de poids...

Il était indéniable qu'Izaac savait trouver des arguments sonnants et percutants.  Notwen en était toute déstabilisée...

Bon, puisque vous insistez, cher Izaac, je vais voir si j'ai des lég... euh... si j'ai trois fioles de ciguë en magasin...

Bon, je vous laisse vous décider pendant que je prépare un article pour la KAP sur l'union à venir de Notwen et Izaac...