Certains m’ont laissé pour mort après les événements de la prise du château de Berne. Je ne sais comment j’ai survécu à mes nombreuses blessures et je me suis retrouvé nulle part dans une geôle puante où mes seuls compagnons furent des rats.
J’ai tout perdu et me suis retrouvé ainsi seul. Il est vrai que j’ai commis des fautes impardonnables. Mais il est vrai aussi que je vous ai menti et que ma seule obsession était en fait l’accession au poste de Chancelier afin de vider les caisses.
L’idée aurait pu être bonne mais je fus découvert par ma double identité. Une erreur qui m’a mené tout droit en exil.
Je ne sais si je manquais d’activité ou si une certaine lassitude s’était installée en moi, ou plus encore un suicide déguisé, car ne l’oublions pas, je n’ai pas fui l’Helvétie. Professeur de médecine, médecin, avocat, juge, procureur, qui aurait pu penser qu’avec un tel cursus, je commette ces actes irréparables.
J’ai toujours aimé Genève, bien que maintenant elle ne se trouve plus en Confédération Helvétique, mais cela me manque. Mener une vie tranquille, retrouver mes sources et reprendre une vie normale, tel serait mon souhait. Dans l’immédiat, je vis sous un nom d’emprunt quelque part en France.
Garwin.