[RP] Plainte contre Hobb pour tentative d'influencer le vote d'une bourgeoise

https://mairiegenevoise.forumactif.info/t3p20-lois-et-decrets-du-canton-souverain-de-geneve-fev-1455

Citation :

Décret d'amnistie erga omnes pour la paix religieuse

De par mon pouvoir de décret, j'instaure et je sanctionne le texte suivant en ce 29 Mai 1457:

A dater de ce jour, Genève offre l'amnistie sur son territoire à toute personne impliquée dans un conflit religieux antérieur à ce décret. Cette amnistie s'applique erga omnes, ce qui inclut des membres de groupes religieux tels que les ordres religieux aristotéliciens, le Lion de Juda ou la Noblesse Noire. Il sera également interdit sous peine d'inculpation pour trouble de l'ordre public d'interférer dans un rite religieux pour autant que celui-ci n'entrave pas les lois de Genève, l'ordre public, les bonnes moeurs ou ce décret.

Cependant, cette amnistie ne s'appliquera qu'après purge d'une peine en cours ou à définir par un magistrat dans le cadre d'un procès en cours durant la promulgation du traité le cas échéant. De plus, les amnistiés pourront toujours être poursuivis pour des crimes ou des délits au premier degré prévus dans les codes de lois de Genève. L'extradition de prévenus ne pourra s'effectuer que dans le cadre des dits crimes et délits au premier degré et en aucun cas pour de simple motifs religieux.

De plus, tout acte de violence commis à Genève suite à un différent religieux verra l'inculpé déclaré coupable de rupture de la paix religieuse à Genève et persona non grata sur le territoire du canton souverain de Genève en plus de toute autre condamnation par le tribunal cantonal. Tout délit ou crime non lié à des convictions religieuses seront traités comme pour le commun des mortels.
L'incitation à la haine religieuse ou à la violence pour des raisons religieuses seront soumis à amende et toute récidive sera passible d'une peine de prison.

Enfin, toute question religieuse sera désormais soumise à un conseil des affaires religieuses composé d'un représentant de chaque culte existant à Genève qui sera élu par les membres de sa communauté religieuse. Cette position est fermée au tribun, à l'avoyer et au Chancelier de la Confédération s'il est genèvois pour éviter tout conflit d'intérêt. Pouvoir sera donné à ce conseil de lever le bannissement d'une organisation ou d'une personne si celle-ci fait amende honorable. Les élections pour ce conseil se feront tous les deux mois.

Cette mesure a pour objectif de faire table rase des différents religieux qui ont eu lieu par le passé et de mettre fin aux violences. Elle établira une paix religieuse à Genève.
Nous invitons également les autorités des autres cantons de Confédération Helvétique à appliquer cette mesure afin de promouvoir une position unique de tolérance et de paix.

Guidrion Daleiden, avoyer de la République Souveraine Genève

Il me semble que... la qualification de l'accusation devrait se faire de manière plus en rapport avec notre Codex, seul registre de sur lequel peut s'appuyer notre Juge. Trouble à l'ordre public, en l'occurence. Infraction au Décret d'amnistie erga omnes pour la paix religieuse. Influencer le vote n'est pas un délit.

Eh bien peut-être avant de qualifier un délit d'opinion en crime et d'offrir une tribune plus belle encore sur l'autel des libertés bafouées, vaudrait-il mieux diligenter une enquête officielle.
Où est Maille Kammer?

Eh bien, le juge restant libre de qualifier à sa convenance, je suggérais simplement de mener une enquête en place publique (halle) et de collecter les éléments pour poursuivre en haute trahison. (je n'ai jamais vu de colombo dans les RRs... )

Et de revenir, plus tard ...

Muse ... Jeanne m'avait écrit, mais je viens de retrouver sa lettre.

Tu étais là je pense. Et tu sais alors.

Citation :

Genève, le 7 octobre ... enfin, le 8, car minuit est passé,


Iskander,

J'écris ceci pour toi et Muse, pour le jour où tu ne seras plus avoyer et où tu auras le temps et où j'aurais le temps de te le remettre.

Tu le sais, nous n'avons jamais été vraiment bénis par les prêtres. Celui de notre village regardait toujours drôlement maman.

Papa a voulu que nous soyons baptisées, Adèle, Blanche et moi. Mais il n'a jamais voulu que toi tu le sois. Je n'ai pas toujours compris pourquoi.

Il a juste évoqué Quentin en grommelant. Quentin avait une si belle voix à la chorale. Je ne sais plus ce qui s'est passé.

Il ne m'a jamais vraiment convaincu. Il parlait de manière extatique, comme si son extase allait se communiquer à nous. C'est en regardant la Présence que j'ai répété le credo, certainement pas lui.

Papa le disait décimateur. Encore une chose que je n'ai pas comprise. Mais il y avait tout le temps ce malaise terrible, toutes ces choses que Papa et Maman n'osaient pas dire, même en face de nous. Cette chape énorme qui pesait. Notre curé venait souvent leur parler. Lui parlait, et eux écoutaient en serrant les dents.

Quand Maman est morte dans cet incendie, je ne sais pas trop ce qui s'est passé non plus. Papa a été aussi triste que fâché. Furieux. Son regard aurait tué notre curé.

Notre prêtre es venu avec des lettres de l'évêque, et même fâché, il a eu très peur. Nous n'avons jamais vraiment su quoi. Nous avons dû partir tous en pèlerinage à Rome à ce moment. Puis il y a eu cette tempête de neige dans les montagnes et nous nous sommes retrouvés orphelins.

J'étais la plus jeune de tous. Je le suis. Je me demande aujourd'hui comment nous ne sommes pas morts à ce moment, tous les 4. Et je suis heureuse que nous ayons survécu.

Mais, voilà, aujourd'hui, j'ai eu cette même impression que j'avais quand nous étions au village et que notre curé nous regardait, ou parlait à Papa.

Je l'avais déjà eue, quand tu as décidé de porter plainte contre Tibère, notre évêque au Tutu. Il avait aussi cette manière de regarder le monde comme s'il le voyait autrement que nous tous.

Je pense que tu as eu raison de le faire. Pas pour cette histoire de prime allégeance, parce que je n'y ai jamais vraiment beaucoup compris. Mais parce qu'il ne voulait pas respecter aucune des lois de Genève, et, surtout, comme Muse l'a dénoncé et comme Luc l'a condamné, pour avoir fait tuer deux gens.

Comment un homme d'Eglise peut-il ainsi faire tuer des gens ?

Alors, voilà, cela a recommencé. Mais avec Hobb, aujourd'hui.

C'est lui qui a donné la messe. Il y avait juste l'autre teutonique, Thibaut, et Muse, qui étaient présentes. Et moi. Et quelques enfants de choeur je crois. Les curés aiment bien cela.

Dans son sermon, il a parlé d'un témoignage de deux teutonique, je crois, lors d'une action en Guyenne. C'était écrit par les frères Bardieu et Bender B Rodriguez. Cela voulait être un exemple de mauvaise justice.

Nous en avons assez vues pour savoir que la justice dépend beaucoup des gens qui la disent, qu'ils soient religieux ou pas.

Cela plus une histoire de miracle, assez belle.

Mais, bon, il voulait surtout dire que la justice des hommes, c'était pas génial.

Il y avait un peu de vrai, quelques fois, mais rien d'absolu.

J'ai un peu tiqué.

J'ai été de plus en plus troublé quand il a parlé de lutter contre les hérétiques les armes à la main. Il s'est vanté des tueries.

Il avait ce même air exalté que notre curé.

Il continua à parler comme à toute une assemblée, alors qu'il n'y avait pour ainsi dire personne.

Il a alors parlé d'un texte d'Odoacre de Corinthe, qu'il a cité : "Petit Traité d'hérésiologie pratique"

J'ai frémi.

La première partie concernait "est-on libre de croire ce que l'on veut"

Et ... et bien, c'était éprouvant. Selon lui, il fallait pousser les gens à croire, même malgré eux, et les contraindre "pour leur bien".

C'était terrible. C'est terrible, parce que c'est exactement ce que Tibère et Hobb font. Ils ne cherchent même pas à convaincre, à convertir, à amener à Dieu. Ils contraignent, par le verbe, et autrement, et ne connaissent que cela.

Je croyais qu'ils étaient juste bêtes. Nous avons connu de bêtes curés, qui étaient bons.

Mais, non ... c'était ... c'est une profession de foi chez eux.

Mais la pire est à venir. Je peine à te l'écrire.

Voilà.

Il a continué à citer Odoacre de Corinthe et son "Petit Traité d'hérésiologie pratique".

Il a dit qu'il fallait tuer les hérétiques, tous, pour qu'ils ne "contaminent" pas ceux qui ne l'étaient pas, pour sauver ceux qui ne l'étaient pas.

J'en étais pantoise. C'était un appel au meurtre, pur et simple.

Tu connais tous nos voisins, aristotéliciens réformés et aristotéliciens romains. Ceux qui sont aristotéliciens romains le restent, le plus souvent, et parlent avec les réformés.

Mais, là, non. Il veut les tuer, tous.

Mais ce ne sont que des paroles.

Enfin, je voulais le croire, même s'il y a déjà eu des croisades ici, si dramatiques, ... pour cela, semble-t-il : Il ne s'agissait pas de défendre des gens, mais de tuer ceux qui ne croyaient pas en Dieu comme lui.

Et il semblait toujours tellement ... heureux, bien heureux en disant cela.

Il a bien répété ensuite : d'abord le verbe.

Cela sonnait si faux avec ce qu'il avait dit avant.

La suite fut plus atroce encore.

Cela te concernait, comme avoyer, comme tous les avoyers de Genève. Et cela concerne la prime allégeance, mais tout encore.

En somme, il dit que les paroles du Curé et de l'Evêque sont plus importantes que celles du Souverain, si celles du souverain ne plaisent pas à l'évêque ou au Curé.

Il dit qu'il ne faut pas voter pour quelqu'un s'il est hérétique.

Il dit qu'il ne faut pas voter pour un candidat qui prône la tolérance religieuse ou la liberté de culte.

Il dit enfin qu'on doit réclamer la conversion et le baptême de tout candidat qui se présente qui n'est pas baptisé.

Et, donc, on peut aimer des gens, apprécier ce qu'ils disent mais ... si cela va contre l'avis de l'Eglise, cela ne peut être.

C'est idiot.

Mais plus encore, je me rends compte qu'en agissant ainsi ...

Et bien, Genève est libre et souveraine. Les gens y sont libre de voter pour qui ils veulent. Ils y sont libres de croire en Dieu comme ils veulent. Et nos lois le prévoient et le défendent.

Tout ce qu'il a dit là, comme un illuminé, implique qu'il faut contrevenir à nos lois quand cela va contre la loi de l'Eglise.

Et, en tout cela, le pire est qu'il dit qu'il faut d'abord agir par le verbe, mais son verbe n'est qu'exaltation et contrainte, et rien d'autre.

Il pense convertir par la contrainte, obliger les gens à contrevenir aux lois, par la contrainte de sa loi et, enfin, tuer ceux qui ne se seront pas rangés à sa contrainte.

Et le pire, ce n'est pas tant qu'il raconte des âneries, ou qu'il les croit.

Le pire, c'est qu'il l'a fait.

Ce même jour, on élisait les juges cantonaux.

Et ce même jour, il est allé agresser Istanga parce qu'elle avait voté pour Izaac, qui est réformé.

Et quel autre aristotélicien genevois est allé voter ensuite pour un autre que Gutemberg ? Il a menacé, puis, personne d'autre n'a osé voter pour Isaac, qui n'était pas réformé.

Le pire dans tout cela n'est pas qu'il le dit, mais qu'il fait ce qu'il dit.

Tu as été fort fâché contre lui ce jour là.

Mais le mal fut fait.

Il semble moins terrible pour lui de contraindre que d'être incapable d'amener les gens à changer.

Et quand il parle d'user du verbe, c'est par la contrainte toujours.

Je sais que tu as porté plainte contre Hobb pour avoir commis cela.

Mais tu ne sais pas qu'il ne l'a pas fait par bêtise, mais parce qu'il le conçoit ainsi, fondamentalement.

Et il le conçoit ainsi parce qu'un prélat de l'Eglise a écrit qu'il devait en être ainsi.

Ce n'est pas une bêtise, Iskander. C'est quelque chose de voulu, de réfléchi, d'intentionnel.

C'est très grave. Et cela me fait très peur.

Tu as beaucoup beaucoup de travail. Et je n'ai pas envie d'en rajouter encore avec mes peurs.

Et je te dis tout, toujours. Cette fois, je te l'ai écrit, pour toi, et pour Muse.

Je prierai Dieu pour qu'il nous protège de tout mal, et tout particulièrement de gens comme Hobb et comme Tibère. Je prierai très fort.

Ta soeur

Jeanne